Avec ses quelques 150 000 habitants, c’est-à-dire près de 50 % de la population du Saguenay – Lac-St-Jean, Saguenay occupe le septième rang démographique parmi les villes québécoises. Elle constitue le plus important pôle de développement économique et culturel de la région. Au fil des années, elle s’est dotée d’un réseau de dix bibliothèques et trois centres culturels. En construisant (en 2012-2013) un nouvel édifice pour relocaliser la bibliothèque de son arrondissement de Jonquière, un investissement de plus de 10 M$, la Ville a décuplé son offre de services à la population locale, tout en posant la pierre angulaire d’un vaste plan de dynamisation de l’arrondissement. Cet édifice se veut un lieu de culture, de détente et de loisir. En plus de la bibliothèque elle-même, dont les collections ont doublé, on y retrouve un café-lounge, où l’on peut lire les journaux du jour et les dernières revues parues ou fureter sur le web, ainsi qu’une salle polyvalente dotée de toutes les facilités technologiques. Cet espace est offert aux organismes socio-culturels et sert aussi aux besoins en animation de la bibliothèque (vernissages, lancements, conférences, ciné-club, ateliers d’art, etc.) À cela s’ajoutent quatre salles de travail équipées de tableaux électroniques et une grande salle de conférence, elles aussi mises à la disposition de groupes, organismes ou entreprises. Un aménagement intérieur judicieux permet le fonctionnement du café-lounge ainsi que l’accès aux expositions et aux services sanitaires en dehors des heures d’ouverture de la bibliothèque. Vue de l’extérieur, la nouvelle Bibliothèque de Jonquière attire le regard par son architecture ouverte et lumineuse, sa structure de bois lamellé-collé et ses larges soffites recouverts de clins de bois naturel. Dans son ensemble, le bâtiment répond en plus à la volonté de la Ville de refléter à la fois les valeurs régionales et un engagement en faveur du développement durable.
Avec sa nouvelle Bibliothèque de Jonquière, la Ville de Saguenay a posé non seulement un geste concret en faveur de la culture et du savoir, mais elle a aussi démontré l’immense potentiel du bois comme matériau structural et architectural dans les édifices publics. On peut presque parler, dans le cas présent, d’un projet « tout-bois ». En effet, dans ce vaste édifice de deux étages (plus de 2400 m2 de surface de plancher), pratiquement toutes les composantes de la structure, c’est-à-dire les poutrelles, les solives, les poutres, les colonnes et le pontage sont en bois lamellé-collé. L’architecte responsable du projet en a d’ailleurs tiré parti en gardant tous ces éléments apparents, ce qui contribue significativement à l’impression de chaleur et de convivialité qui émane des lieux. Il en va de même pour le choix des revêtements intérieurs et extérieurs, où le bois naturel occupe une place très importante, notamment dans les plafonds, les murs et les soffites. Au-delà de l’esthétisme, l’architecte a aussi mis à profit les propriétés acoustiques du bois en optant pour des panneaux muraux recouverts de placage de bois dont les rainures absorbent le son, ce qui assure un meilleur contrôle de l’effet d’écho. Bref, on peut affirmer, sans exagération, que le recours au bois a constitué une solution optimale dans ce projet, permettant à la Ville, à l’architecte, aux ingénieurs, à l’entrepreneur, à ses sous-traitants et à son fabricant de bois lamellé-collé d’atteindre un double objectif : en premier lieu, construire un modèle d’architecture fonctionnelle intégrant harmonieusement la structure ainsi que les systèmes mécaniques et électriques (lesquels sont tous apparents) et, enfin, démontrer de manière probante la valeur du matériau bois, qui fut à l’origine du développement du Saguenay – Lac-St-Jean et constitue encore actuellement une des composantes principales de son économie et de celle de tout le Québec.